Un passeur de cocaïne dans le cerveau identifié

Un passeur de cocaïne dans le cerveau identifié

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© Inserm

Une équipe de l’unité de recherche Variabilité de réponse aux psychotropes dirigée par le Pr Jean-Louis Laplanche, responsable de l’UF de Génétique moléculaire à Lariboisière (Service de Biochimie et Biologie moléculaire) a identifié un nouveau transporteur de cocaïne dans le cerveau.

La barrière hémato-encéphalique (BHE) est la principale interface d’échange entre le sang et le cerveau. La vitesse à laquelle les substances psychoactives y atteignent leurs cibles pharmacologiques dépend en partie de leur capacité à traverser la BHE.

L’équipe du Pr Xavier Declèves de l’unité de recherche « Variabilité de réponse aux psychotropes » (UMR-S 1144 Inserm / Universités Paris Descartes-Paris Diderot) dirigée par le Pr Jean-Louis Laplanche, responsable de l’UF de Génétique moléculaire (Service de Biochimie et Biologie moléculaire à Lariboisière) a réexaminé, en collaboration avec l’Institut Cochin (Inserm U1016), les conditions de passage de la cocaïne à travers la BHE.

L’étude a été réalisée in vitro sur des cellules de la lignée humaine modèle hCMECD3 et in vivo chez la souris. Les auteurs mettent en évidence l’implication d’un nouveau co-transporteur cocaïne/proton assurant un passage cérébral de la cocaïne 3,4 fois plus efficace que la simple diffusion passive, seul mécanisme reconnu jusqu’à présent.

Distinct des transporteurs de solutés de type SLC actuellement identifiés, cet échangeur possède des caractéristiques de transport proches de celui de la clonidine, de la nicotine et d’un opioïde antalgique, le tramadol, que l’équipe avait précédemment identifié. Ce nouveau co-transporteur cocaïne/proton facilite également l’entrée dans le cerveau d’autres substances d’abus comme le MDMA (ecstasy) ou le MDPV (cathinone de synthèse).

Cette découverte permet d’envisager ce nouveau transporteur comme étant une cible thérapeutique potentielle pour limiter l’entrée et les effets dans le cerveau de certaines drogues d’abus lors de la prise en charge de dépendances. Son implication éventuelle dans la variabilité de réponse aux médicaments psychotropes est également à l’étude.

Ces résultats importants ont été publiés dans la revue The International Journal of Neuropsychopharmacology.